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notions
Sens 1 : Expression consacrée aux recherches conduites en partenariat entre le monde académique et les membres de la société civile avec l’objectif de produire des connaissances qui, à la fois, constituent un réel intérêt scientifique pour le chercheur et répondent également aux besoins du partenaire.
Sens 2 : La notion fait référence à la mise en place et à la conduite de recherches mettant de l’avant la participation significative des citoyens et repositionnant les rapports traditionnellement vus comme étant ceux du chercheur expert en relation au néophyte (acteur, sujet, etc.).
Pour citer cet article
Marta ANADON, « Recherche participative », in CASILLO I. avec BARBIER R., BLONDIAUX L., CHATEAURAYNAUD F., FOURNIAU J-M., LEFEBVRE R., NEVEU C. et SALLES D. (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, GIS Démocratie et Participation, 2013, ISSN : 2268-5863. URL : http://www.dicopart.fr/fr/dico/recherche-participative.
Le terme fait partie de ces notions fourre-tout qui doivent leur popularité autant à leur pouvoir d’évocation qu’a leur utilité sur le plan de l’analyse des situations sociales. Il émerge dans un contexte caractérisé par l’expansion voire la démocratisation de la recherche, par la nécessité d’élaborer des modèles de recherche plus adaptés aux demandes sociales ainsi que par des questionnements sur les critères de scientificité utilisés par la communauté scientifique (Callon, Lascoumes, et al., 2001). En effet, la façon de concevoir la recherche a subi des grands bouleversements et diverses modalités de recherche se sont développées voulant, par leurs démarches, être plus proches de l’action sociale que les procédures de la recherche dite traditionnelle. Ainsi, la recherche est passée d’une modalité dans laquelle l’expert avait le total contrôle de la production et reproduction des connaissances à une recherche qui fonde et instrumente les acteurs, qui amène l’action vers des considérations de recherche et qui participe à l’élaboration des solutions des problèmes sociaux. Elle se développe dans des expériences concrètes impliquant activement les acteurs dans la production des connaissances. Par cette appréhension collective des phénomènes et processus sociaux et par cette production collective du savoir, la recherche assure la participation des citoyens à la gestion communautaire et à leur propre développement personnel et professionnel. C’est pour cela que l’on peut affirmer que les approches participatives permettent d’entrevoir non seulement un enrichissement du savoir mais aussi de la démocratie car, elles facilitent la prise de position des acteurs dans l’espace public permettant aux citoyens de participer à l’exercice de la recherche et ainsi mettre à l’agenda politique des questions centrales à leur bien-être et à celui de leur communauté.
Des nouveaux rapports chercheur/acteurs
- la recherche ne peut pas être conçue au sommet et réalisée à la base ;
- elle doit reconnaître, a priori, que les membres de la communauté sont aptes à prendre des initiatives en matière de recherche ;
- la participation fait référence à la participation des chercheurs aux réflexions et réalisations décidées par les acteurs et non l’inverse ;
- la réalisation du projet de recherche reste conditionnée aux décisions des acteurs impliqués ;
- l’autopromotion n’est pas un but lointain, mais une pratique sociale.
Ces principes ont pour corolaire la valorisation du savoir profane, la valorisation des potentialités des participants et le renforcement, chez les personnes impliquées, d’une prise de conscience de leurs propres capacités à déclencher et à contrôler l’action. Dans ce contexte, la recherche participative est une recherche engagée qui facilite le changement social et qui favorise la promotion de la démocratie.
- , 2007, La Recherche participative : multiples regards, Québec, Presses universitaires du Québec.
- , 2001, Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Seuil.
- , 1975, L’Institution imaginaire de la société, Paris, Seuil.
- http://www.recherche-qualitative.qc.ca/documents/files/revue/edition_reguliere/numero24/24gohier.pdf (accès le 14/04/2014). , 2004, « De la démarcation entre critères d’ordre scientifique et d’ordre éthique en recherche interprétative », Recherches qualitatives, vol. 24, p. 3-17,
- , 1995, « Emerging Criteria for Quality in Qualitative and Interpretive Research », Qualitative inquiry, vol. 1, no 3, p. 275-289.
- , 1995, « Authenticity in Constructivist Inquiry: Methodological Considerations without Prescriptions », Qualitative inquiry, vol. 3, no 1, p. 93-115.
- , 2001, « La recherche-action en éducation : ses cadres épistémologiques, sa pertinence, ses limites », in ANADÓN M. (dir.), L’HOSTIE M., Nouvelles dynamiques de recherche en éducation, Québec, Presses universitaires de Laval, p. 15-49.
- , 1972, « Policy Making as a Learning Process », in CHERNS A.B., SINCLAIR R., et al. (dir), Social Sciences and Goverment Policies and Problems, Londres, Tavistock, p. 39-62.