Climat (marches, grèves)

Les marches des jeunes pour le climat désignent un ensemble hétérogène des manifestations, au niveau mondial, organisées par des jeunes (souvent moins de 25 ans) qui se sont mobilisés, à partir d’août 2018, contre l’inaction climatique des gouvernements. Elles s’inscrivent dans la continuité de la grève scolaire initiée par Greta Thunberg, et sont impulsées principalement, à l’échelle internationale, par l’organisation Fridays For Future qui en est née.
Knops, L, Gaborit, M. (2022). Climat (marches, grèves). In G. Petit, L. Blondiaux, I. Casillo, J.-M. Fourniau, G. Gourgues, S. Hayat, R. Lefebvre, S. Rui, S. Wojcik, & J. Zetlaoui-Léger (Éds.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la Participation, DicoPart (2ème édition). GIS Démocratie et Participation.
https://www.dicopart.fr/climat-marches-greves-2022
Le 20 août 2018, la Suédoise Greta Thunberg, âgée alors de 15 ans, entame une « grève scolaire » devant le Parlement suédois et refuse de se rendre en classe jusqu’aux élections générales du 9 septembre. L’action de la jeune suédoise trouve rapidement un écho dans de nombreux pays sous la bannière de « Fridays for Future ». D’autres figures internationales émergent alors, à l’image de Vanessa Nakaté, qui crée en janvier 2019 la branche ougandaise de Fridays for Future, en plus de ses engagements militants existants. Au même moment, en Belgique, le mouvement Youth for Climate est lancé, sous l’initiative de trois jeunes femmes : Anuna De Wever, Kyra Gantois et Adelaïde Charlier. En Allemagne, le mouvement Fridays for Future connaît un succès important et voit également émerger une figure centrale : Luisa Neubauer. En France, le mouvement naît début février (Youth for Climate, 2020), sans qu’émerge une personnalité centrale. Dans les différents contextes nationaux, le mouvement se construit généralement autour de groupes d’action locaux et des moments réguliers de mobilisation – parfois à l’échelle nationale, régionale, ou internationale.
Tout au long de l’année 2019, les activités de Fridays for Future, dans leurs contextes nationaux respectifs, reposent sur un répertoire d’action commun: des actions et marches hebdomadaires, souvent le vendredi ou le jeudi (en Belgique par exemple). Le 15 mars 2019 marque la date d’une des actions les plus massives de Fridays for Future, où environ un million d’activistes participent à la première « Global Climate Strike » à travers le monde. En septembre 2019, durant la « Global Week for Future » (du 20 au 27 septembre 2019), environ six millions d’activistes se sont mobilisés (de Moor et al., 2020). Le mouvement global connait cependant un essoufflement fin 2019 et la crise sanitaire marque un arrêt brutal mais temporaire des manifestations durant 2020 et une partie de l’année 2021.
Cette notice cherche à rendre compte des différentes caractéristiques de ce moment de mobilisation inédit et charnière dans l’histoire des luttes environnementales (de Moor et al., 2020), tout en interrogeant les catégories et descriptions dominantes à travers lesquelles ces mobilisations ont été analysées. En portant principalement le regard sur les extensions belges et françaises du mouvement Fridays for Future (respectivement Youth for Climate BE et Youth for Climate FR), ce texte se concentre sur trois points principaux : le sens et les limites de la dimension « jeune » de la mobilisation, la place de la notion de « grève scolaire » dans cette mobilisation, et la signification politique de la combinaison de deux types de discours au sein des mouvements: les appels à la science et la mise en avant des émotions.
Sociologie des manifestant·es : au-delà du cadrage générationnel
Les marches (des jeunes) pour le climat ont été particulièrement médiatisées et analysées à travers une grille de lecture essentiellement générationnelle de la mobilisation ; une grille tirée, en partie, des accusations d’avenirs « volés » ou « brûlés » exprimées par les activistes envers les générations de leurs parents et grands-parents. Si ce cadrage rend compte de l’important investissement d’une partie de la jeunesse sur les enjeux climatiques, il présente également des limites à la fois du point du vue politique et sociologique.
En France, par exemple, les actions qui mobilisent le plus de monde sont les manifestations transgénérationnelles, organisées le samedi. La mobilisation des jeunes n’apparait donc pas comme étant le centre de la mobilisation. Les limites de ce cadrage par la jeunesse apparaissent également dans les données relevées dans d’autres pays européens. A Bruxelles, 67% des manifestant·es ont plus de 25 ans le jour de la grève du 15 mars 2019 (Wahlström et al., 2019), et 77% lors des grèves du 20 et du 27 septembre 2019 (de Moor et al., 2020). Dans ces deux enquêtes, le taux de participant·es âgés de moins de 26 ans oscille entre environ 10% (à Sydney) et un peu plus de 80% à Varsovie.
Ce cadrage générationnel a également tendance à homogénéiser le mouvement en masquant la particularité des groupes sociaux et acteurs qui se sont mobilisés sous la bannière de Fridays for Future (tant au niveau international, par exemple en marge des COP, qu’au sein de chaque contexte national). Ce faisant, il occulte le manque de représentation, au sein des mouvements, d’autres groupes socio-économiques, en particulier ceux issus des classes populaires ou de minorités ethniques. En effet, le mouvement n’est pas représentatif de « la jeunesse », mais donne à voir la mobilisation d’individus issus de classes sociales particulières. Les études sur le mouvement français, par exemple, ont montré qu’une part conséquente des participant·es est issue du salariat qualifié. Dans la plupart des grèves pour le climat, un jeune sur deux a un père cadre ou profession intellectuelle supérieure (Quantité Critique, 2020). A contrario, les membres des classes populaires et les personnes issues des quartiers populaires se sont tenues à distance. Par ailleurs, loin d’un dépassement des clivages politiques traditionnels, l’analyse du mouvement français fait apparaitre le fort positionnement à gauche de la plupart des jeunes militant·es en France, ainsi qu’un fort niveau d’anticapitalisme, particulièrement chez ceux les plus investis (Gaborit, 2020).
Enfin, si le mouvement dénote aussi par l’importante présence de jeunes femmes (Wouters, De Vydt et Knops, 2019), ces résultats n’ont cependant rien de généralisable. Une enquête mondiale montre que la composition de genre est variable : de 47% de femmes à Bruxelles (le 15 mars) jusqu’à 72% à Helsinki (de Moor et al., 2020). Si la mobilisation, au niveau mondial, est majoritairement féminine, d’importantes disparités existent donc entre les pays.
En résumé, le cadrage générationnel masque l’engagement d’acteurs plus âgés, mais aussi les spécificités sociales et politiques de la jeunesse mobilisée.
Pratiques et horizons démocratiques : l’écosystème des grèves pour le climat
Peut-on parler de « grève » pour le climat ?
La dimension politique et conflictuelle des marches (des jeunes) pour le climat se traduit également par l’usage, la réappropriation et la pratique de la grève. L’utilisation du mot « grève » dans ce contexte traduit ici l’utilisation généralisée du mot « strike » en anglais par les acteurs et actrices des différents mouvements pour désigner, à la fois l’action hebdomadaire de sécher les cours pour contester l’inaction climatique des gouvernements, et les moments de mobilisation plus larges (les « Global Climate Strike », qui ont ponctué les années 2019 et 2020). Son utilisation est cependant largement dépendante des contextes locaux et nationaux. En Belgique, le mouvement Youth for Climate n’a par exemple pas investi les répertoires et discours des protagonistes historiques de la grève, en particulier ceux déployés par les associations syndicales.
Si ses significations peuvent varier, l’utilisation du mot grève dans ce contexte de mobilisation soulève cependant la question de la conflictualité politique. En tant que répertoire principal de l’action syndicale, la grève renvoie historiquement à un rapport de pouvoir avec les puissances économiques et une conflictualité matérialiste avec les acteurs dominants. Or, les mouvements écologistes, dans lesquels s’inscrivent les mobilisations de Fridays for Future, se situent explicitement dans le sillage des « Nouveaux Mouvements Sociaux » (Tourraine, 1978) et le dépassement des clivages matérialistes, sous-couvert de révolution « post-matérialiste » observée dans les pays occidentaux à partir des années 1970 (Inglehart, 1977 ; 1987). Malgré un renouvellement de la notion de matérialité et du concept de classe sociale à l’heure du nouveau régime climatique (Latour et Schulz, 2022), l’identification d’adversaires politiques au sein des mobilisations de Fridays for Future apparaît comme plus floue que celle observée historiquement au sein des mouvements ouvriers. Si la grève pour le climat s’exprime en partie vis-à-vis de l’autorité scolaire, elle n’incarne pas réellement un rapport de conflictualité ou de domination, comme en atteste l’absence de résistance de la part des écoles face à l’absentéisme hebdomadaire des étudiant·es. Plutôt que d’incarner un retrait de la force de travail, la grève traduit ici un autre type de revendication : un refus de se former et donc une remise en question plus large de la promesse d’un avenir auquel l’école est censée préparer.
Entre postures réformistes et révolutionnaires
En réalité, plus qu’une contestation de l’autorité scolaire, les revendications des activistes climatiques - sous couvert de grève - sont exprimées à l’encontre des autorités étatiques et des gouvernant·es, comme en témoignent les nombreux appels à l’action politique exprimés lors des manifestations. Ici, la conflictualité qui est exprimée - à l’encontre des institutions politiques dominantes - dépend du niveau de remise en question de ces institutions et des imaginaires politiques qui en découlent. Les études empiriques réalisées au sein de différentes extensions nationales de Fridays for Future font par exemple état d’une tension entre positions « réformistes » et « révolutionnaires » (Svensson et Wahlström, 2021 ; Le Lann et al., 2021). Certaines études insistent sur l’ancrage réformiste et institutionnaliste des activistes de Fridays for Future (Huttunen, 2021 ; Svensson et Wahlström, 2021). Pour la plupart, les activistes partageraient plutôt une vision de « gouvernementalité verte » (Bäckstrand et Lövbrand, 2007 ; 2019), où les institutions politiques existantes sont appelées à « agir plus » et offrir des politiques climatiques « plus ambitieuses », sans être remises réellement en question. D’autres études offrent un tableau plus nuancé et présentent les différents mouvements de Fridays for Future comme écartelés entre cet imaginaire démocratique institutionnaliste dominant, et la présence de revendications démocratiques plus radicales au sein des mêmes mouvements. C’est le cas d’une étude sur l’extension allemande de Fridays for Friday, qui montre par exemple la présence à la fois d’un imaginaire démocratique « institutionnaliste » - c’est-à-dire qui ne remet pas en cause la légitimité des institutions politiques existantes - et un imaginaire démocratique plus radical qui appelle à un dépassement de la démocratie représentative (Marquadt, 2020). Ici, il est plutôt question de différents niveaux de « radicalité » dans les imaginaires démocratiques (Pickard et al., 2020) et d’un manque de croyance que les institutions politiques existantes puissent réellement être vectrices de solution (de Moor et al., 2020).
La présence de différents rapports aux institutions démocratiques à travers, et au sein des mouvements Fridays for Future, se traduit également à travers une pluralité de modes d’engagement, au-delà de la pratique de sécher les cours de manière hebdomadaire. En réalité, dans le contexte des mobilisations de Fridays for Future, l’expression « grèves pour le climat » a souvent été utilisée, de manière abusive, comme appellation générique pour évoquer un répertoire d’action hétérogène, hérité de différentes traditions de mouvements écologistes, environnementalistes, alter-mondialistes, et de lutte contre le VIH-Sida (notamment Act Up), et qui traduisent différents rapports aux institutions politiques dominantes.
Parmi celles-ci, on trouve par exemple, au sein des mouvements Youth for Climate FR et BR, la forme pétitionnaire, investie notamment à travers le Manifeste étudiant pour un Réveil écologique (dans lequel les pétitionnaires disaient refuser de travailler pour une entreprise polluante), ou encore des actions et demandes politiques rédigées par les activistes belges de Youth for Climate en collaboration avec des expert·es scientifiques. Sous l’influence de la digitalisation croissante des répertoires d’action collective (Castells, 2015), les grèves hebdomadaires s’accompagnent aussi de diverses actions digitales organisées et diffusées sur différents réseaux sociaux ; vidéos promotionnelles, messages de sensibilisation, diffusion d’informations stratégiques et organisationnelles, et appels à la mobilisation. Enfin, les grèves s’accompagnent aussi parfois de modes d’action plus radicaux, comme par exemple les actions menées par Youth for Climate Ile-de-France contre les locaux de l’entreprise BlackRock à Paris en 2020, des actions localisées de boycott, des sit-ins et occupations (par exemple l’action Occupy for Climate, organisée rue de la Loi à Bruxelles, en mars 2019) et autres formes d’action directe inspirées davantage de répertoires d’action de désobéissance civile (sous l’influence, entre autres, des pratiques du mouvement voisin Extinction Rebellion).
Ainsi, si l’extension de la signification de la « grève » par Fridays for Future représente indéniablement l’une de ses caractéristiques principales, la focalisation sur ce répertoire d’action ne permet pas de rendre compte ni de la diversité des formes d’engagement que ces acteurs ont mis en œuvre, ni des horizons démocratiques qui y sont liés. Bien plus que des requêtes vagues adressées à l’État - « Il est temps d’agir ! » - les extensions nationales de Fridays for Future traduisent une multitude de revendications politiques et démocratiques. A l’image de l’altermondialisme qui les a précédées, les « marches (des jeunes) pour le climat » n’ont rien d’un tout homogène; ni dans la sociologie de l’engagement, ni dans les pratiques ou les revendications démocratiques qui y sont associées.
Discours : Sciences vs Émotions ?
Une spécificité des mobilisations de Fridays for Future tient également aux registres émotionnels dans lesquels s’expriment les discours et revendications des activistes. Si les émotions que génèrent la dégradation environnementale et le changement climatique ont toujours fait partie des discours écologistes, en particulier ceux d’inspiration éco-féministes (Hache, 2016), la légitimation de différentes émotions, ainsi que l’intensité et la fréquence avec lesquelles elles s’expriment représente une caractéristique importante des mouvements récents pour le climat (Pickard, 2021 ; Knops, 2021; Antadze, 2020 ; Stuart, 2020). Qu’il s’agisse de la peur, la colère, l’indignation, la tristesse ou des sentiments de trahison et de désespoir - « Permettez-nous un avenir ! » - les émotions des (jeunes) activistes sont présentes en grand nombre dans les slogans, les discours et les pratiques des mouvements.
Ces émotions témoignent d’une forme de sortie d’un déni collectif (Norgaard, 2011) et contrastent avec l’apparente dimension « rationaliste » du changement climatique héritée, entre autres, des rapports du GIEC. Souvent délégitimées de la sphère publique et politique comme expressions « irrationnelles », les émotions revêtent pourtant un potentiel politique important et invitent à renouveler les imaginaires collectifs sur les crises climatiques et écologiques en cours.
Dans le sillage du tournant émotionnel (Traïni, 2009 ; Goodwin, Jasper et Polletta, 2001), un nouveau champ s’intéresse particulièrement aux différentes dimensions et potentiels politiques de ces émotions dans le domaine du climat et des mobilisations (par exemple : Neckel et Hasenfratz, 2021 ; Pihkala, 2022). Ainsi, au sein des mouvements sociaux, différentes émotions traduisent différentes stratégies et temporalités de mobilisation ; si l’indignation, par exemple, mobilise et agit comme moteur d’engagement (Jasper, 2014 ; Knops et Petit, 2022), d’autres émotions peuvent être déployées par les mouvements pour assurer le maintien de la mobilisation dans le temps (par exemple : les « feeling rules » de Hochschild, 1979) et la loyauté des participant·es.
A rebours de la vision essentiellement cartésienne et scientiste du changement climatique, les émotions exprimées par les activistes offrent une autre lecture d’une crise qui affecte, qui touche et qui mobilise politiquement. Le changement climatique est une réalité que les activistes ressentent comme les affectant directement et de manière plus forte que les générations qui les ont précédées. Ces deux visions du changement climatique - celle des statistiques, des taux de concentration et des horizons de probabilités, et celle saisie à travers des sentiments de colère, de peur ou de tristesse - s’articulent de manière fluide dans les discours des activistes. La colère, par exemple, est vécue comme une réaction légitime et nécessaire au déni politique et organisé de l’expertise scientifique.
Le slogan « Si vous n’êtes pas en colère, c’est que vous ne faites pas attention » en est une parfaite illustration, ainsi que les nombreux discours de Greta Thunberg exhortant à la panique et à la peur, plutôt qu’à l’espoir, comme réponse appropriée à l’ampleur de l’enjeu climatique : « I don’t want you to be hopeful, I want you to panic (…). » (Thunberg, discours prononcé à Davos, 25/01/2019). Enfin, les émotions climatiques, que ce soit celles observées au sein des mouvements Fridays for Future ou ailleurs dans la société, traduisent différentes visions de la société, mais aussi différentes positions sociales et modes d’engagement. L’espoir, par exemple, peut traduire un attachement aux projections enthousiasmantes du capitalisme vert, alors que des formes contemporaines de deuil collectif peuvent être lues comme des émotions émancipatrices, précisément parce qu’elles agissent comme contestation aux injonctions capitalistes à l’optimisme permanent (Head, 2016).
En résumé, la juxtaposition entre d’une part les sciences climatiques comme outil de légitimation politique, et d’autre part l’importance des émotions dans les discours des activistes, invite à repenser certaines dichotomies modernes qui ont structuré les imaginaires collectifs occidentaux sur le changement climatique et ses possibles résolutions. Qu’il s’agisse de la distinction classique entre émotion et raison, ou entre humain·es et non-humain·es, les crises écologiques en cours auxquelles les mobilisations Fridays for Future donnent voix, forcent à repenser notre rapport au réel, notre capacité à être affectés par les crises en cours, et nos rapports aux autres – humain·es comme non-humain·es.
Hétérogénéité, continuités et ruptures
Au-delà des singularités, ce moment inédit de mobilisation gagne à être contextualisé dans une histoire des luttes socio-environnementales plus larges, tenant compte de l’hétérogénéité de leurs pratiques, discours et imaginaires démocratiques.
En portant un regard croisé sur les extensions belges et françaises de Fridays for Future (les mouvements Youth for Climate FR et BE) nous avons mis en lumière les limites sociologiques et politiques du cadrage générationnel dominant utilisé pour décrire les participant·es aux mouvements. En pointant l’utilisation de la grève comme répertoire d’action, nous avons également questionné sa réappropriation par les mouvements Fridays for Future. Cette même étiquette tend par ailleurs à homogénéiser des pratiques plus diversifiées, qui traduisent des rapports différents aux institutions démocratiques existantes.
Enfin, au sein des mouvements Fridays for Future et connexes, la légitimation, d’une part des sciences climatiques incarnées par le GIEC, et d’autre part des émotions, invite à repenser certaines catégories ontologiques occidentales, dont celles qui opposent raison et émotion, et humain·es et non-humain·es.
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